Le gouvernement des États-Unis a fait beaucoup de tapage médiatique concernant son « Deal du siècle » pour le Moyen-Orient, un plan initialement conçu pour bafouer les droits des Palestiniens, même ceux reconnus dans les textes de droit international.
Le conseiller et gendre de Donald Trump, qui s’est rendu il y a peu en Jordanie pour tenter de convaincre Amman de l’utilité de ce deal, s’est heurté au refus du roi Abdallah II, qui n’a même pas daigné l’accueillir. Abdallah II a affirmé que ce plan devrait comprendre la reconnaissance de la solution à deux États et que c’était une ligne rouge ; car sans deux États, il n’y aura pas de paix.
Jared Kushner, accompagné de sa délégation, doit être aujourd’hui dans les territoires occupés. Mais qui va-t-il y rencontrer ? Netanyahu est bien trop préoccupé par ses problèmes de politique intérieure : le Parlement dissout, la mise en place d’un nouveau cabinet, etc. Et la chaîne NBC a annoncé hier soir que la mise en œuvre par l’administration US de ce que Trump veut faire passer pour sa plus grande réussite rencontre en ce moment de sérieuses difficultés.
Des sources au sein de la Maison-Blanche ont en effet déclaré qu’avec les problèmes actuels de Benjamin Netanyahu, on attendrait un moment opportun pour présenter le plan ; c’est-à-dire à un moment où on sera assuré qu’il recevra un accueil favorable.
Les autorités US ont néanmoins évoqué les dates des 25 et 26 juin. Il s’agira plus précisément de tenir une assise économique internationale à Bahreïn censée attirer des investissements dans les territoires occupés. Ce sera aussi la première phase de ce « Deal du siècle ».
Les autorités palestiniennes ont toutefois appelé à l’unanimité à un boycott de la réunion, qui ouvre selon elles la voie à l’annonce d’un nouveau plan contre le peuple palestinien. Les groupes palestiniens ont unanimement déclaré qu’ils n’étaient pas disposés à accepter le prétendu traité de paix.
Les responsables du Hamas ont exprimé leur opposition à ce plan américain. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a déclaré récemment : « L’accord du siècle ou, mieux, l’accord de la honte ira en enfer. Le projet et la réunion économique sur laquelle ils travaillent peuvent aller au diable aussi. »
Un plan complètement en faveur d’Israël
Au cours des deux dernières années, le président des États-Unis a recherché un accord dangereux pour le conflit israélo-palestinien, à la suite de diverses consultations avec le prince héritier Mohamed ben Salmane et avec Benjamin Netanyahu. Les détails précis du plan n’ont pas été annoncés officiellement, mais des sources bien informées affirment qu’il vise à faire de la sainte ville de Qods la capitale d’Israël. Les réfugiés palestiniens n’auraient aussi aucun droit à retourner sur leurs terres. Un gouvernement palestinien sans forces armées ni organe de politique étrangère serait mis en place. Enfin, une partie du désert du Sinaï deviendrait le lieu où on enverrait en bagne une partie des Palestiniens.
Les réunions à La Mecque et à Manama sont aussi des prémices à l’annonce de ces plans. Certains disent même qu’en diabolisant l’Iran, Trump chercher à faire passer ce Deal très injuste en douceur et sans susciter de tollé général au niveau de la communauté internationale.
Mais il faut se rappeler que Trumlp n’a fait que mettre en œuvre tout ce qu’il avait promis à Netanyahu lors de sa campagne présidentielle. Il a mis le CGRI sur la liste des organisations terroristes, il a transféré l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Qods, il a reconnu la sainte ville comme la capitale d’Israël et, enfin, il a reconnu l'annexion à Israël du plateau du Golan.
Et si ses intentions étaient cachées, elles sont apparues au vu et au su de tous il y a un an et demi.
Et pourtant, Riyad, Abou Dhabi, Manama et Le Caire continuent à soutenir ce deal qui bafoue la cause palestinienne et prive pour toujours les Palestiniens de leurs droits les plus élémentaires.
Il y a fort heureusement encore des États défenseurs de la cause palestinienne qui tentent de se réunir pour que cet accord ne puisse jamais être mis en œuvre.
Et c’est dans ce sens que le secrétaire général du Hezbollah libanais Seyyed Hassan Nasrallah a appelé à l’union sacrée pour faire échouer le Deal du siècle. Il a affirmé que tous les pays et tous les groupes musulmans étaient responsables de la défense des droits des Palestiniens.
Et c’est pour cette raison que cette année, la journée de Qods revêt une importance particulière. Les nations éprises de liberté vont toutes dénoncer les politiques américano-sionistes et organiser des manifestations de grande envergure.